Écouter, rendre service, prendre des responsabilités, susciter la confiance, être le porte-parole de ses camarades. Par ces mots, les délégués de classe des collèges Clavel et des Chaumes ont spontanément défini leurs missions, lundi et mardi (*), lors d’une formation organisée conjointement par les deux établissements. Les délégués de classe mais aussi, pour la première fois cette année, ceux du Conseil de vie collégienne (CVC), des « supers délégués » qui, au-delà de leur classe, représentent tous les élèves pour améliorer la vie au collège, à raison de trois élus par niveau.
Sensibilisés au harcèlement scolaire

L’objectif, rappelle la principale de Clavel, Marie-Luce Cluzel, était de « leur donner les moyens d’exercer pleinement leur rôle dans les différentes assemblées », en premier lieu le conseil de classe, comme on peut en attendre de n’importe quel élu.

Lors d’une matinée en mairie, notamment en présence de conseillers municipaux venus expliquer leur rôle et le fonctionnement d’une mairie, ces ados de 11 à 15 ans ont appris leurs droits et devoirs. Puis sont passés à la pratique l’après-midi, dans l’un ou l’autre collège, à la faveur de jeux de rôles et autres mises en situation. Et la conseillère principale d’éducation (CPE) du collège des Chaumes, Laurence Bertrand, de donner un exemple. « Une élève arrive au collège avec des ecchymoses et confie au délégué qu’elle a été violentée par ses parents. L’idée est de faire comprendre à ce dernier qu’il ne doit pas chercher à régler le problème seul mais aller voir un adulte au sein de l’établissement, qui prendra le relais. »

Les représentants ont également été sensibilisés à une autre violence, celle du harcèlement scolaire, qui touche 10 % des collégiens (**). Une problématique qu’ils ne prennent pas à la légère. En témoigne le jeune Alexandre, 11 ans, en 6 e aux Chaumes. « Si j’entends un élève se moquer d’un autre, j’irai le voir pour lui expliquer que malgré nos défauts, notre physique, notre religion, nous sommes tous des humains. » Son camarade de 5 e, Samuel, ajoute : « Moi je prendrai l’agresseur à part et je lui dirais que ça ne mène à rien. S’il s’en prend physiquement à l’autre, j’irai voir le CPE. »

Autre mission que ces jeunes prennent à cœur, plus anecdotique mais qui ressort souvent dans les discours, « demander à déplacer un cours pour finir plus tôt quand un prof est absent. » Ou comment joindre l’utile à l’agréable.

(*) La formation était destinée lundi aux 6 e et 5 e, mardi aux 4 e et 3 e.

(**) Résultat de l’enquête HBSC, menée tous les quatre ans dans 42 pays, auprès de collégiens.

Armelle Gacon (L’Yonne Républicaine)