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Près de 80 élèves lèvent le voile sur la magie du cinéma

dimanche 9 avril 2017, par Arnaud Lasne

Hier, la cité scolaire de Toucy a accueilli des élèves en atelier cinéma à Charny, Avallon et Auxerre pour une journée dédiée à la découverte du 7 e art et de ses métiers. JPEG

Le projet est né d’une frustration. « Le Festival de courts-métrages scolaires de l’Yonne, c’est un marathon : quinze films à voir en un jour », explique Thierry Mura, enseignant en sciences physiques au collège de Charny-Orée-de-Puisaye. « On n’a pas le temps d’échanger sur comment on a travaillé. Que ce soit entre élèves ou entre intervenants », poursuit Laurence Rauline, professeur de français à la cité scolaire Pierre-Larousse.

Ils ont proposé l’organisation d’une rencontre. Hier, près de 80 élèves, de la 4 e à la 1 re des deux établissements poyaudins mais aussi d’Auxerre et Avallon, tous membres d’ateliers cinéma, se sont retrouvés à Toucy pour une journée dédiée au 7 e art.

« Un bon film, c’est une bonne idée »

« On adore regarder des films et des séries, mais on ne sait pas vraiment comment ça fonctionne, reconnaissent Alicia et Alice, en 1 re L. Des professionnels sont venus nous parler de leur métier ce matin, ça nous a permis d’en apprendre plus sur le cinéma. » Xavier Lauprêtre, à la tête des Créacteurs à Saint-Sauveur, a été un des vecteurs de l’information. « Après un jeu de questions-réponses, on s’est appuyé sur une œuvre dont j’ai écrit le scénario. Les élèves avaient l’air intéressés. »

Florian et Elvin, en 3 e, ont retenu que l’assistant-réalisateur « fait le lien entre tous les métiers » ou encore que « le réalisateur c’est l’auteur d’un film et pas du scénario ». Dans le bain cinématographique à Charny depuis trois ans, c’est comme des poissons dans l’eau qu’ils ont participé à l’atelier stop motion, un des trois pôles pratiques proposé dans l’après-midi.

« C’est vraiment accessible à tous », sourit le duo qui a mis en scène « une souris blanco pourchassée par une paire de ciseaux qui se fait démonter par un tube de colle ». Jean-Michel Defaut, de l’atelier Canopé 89, l’assure : « Le cinéma, c’est 24 images par seconde : il n’y a pas besoin de beaucoup d’outils pour faire quelque chose d’intéressant. Un bon film, c’est une bonne idée. »

À la fin de la journée, lorsque Laurence Rauline a demandé qui souhaitait mener une carrière dans le monde du cinéma, quelques mains se sont levées. « Avec cette rencontre, il s’agit de créer du lien entre les établissements, entre les niveaux (les 3 e de Charny ont pu découvrir leur futur établissement) et rappeler que la ruralité n’enferme pas les élèves : les perspectives sont ouvertes. »

Les ados se retrouveront en juin à Auxerre pour participer au festival. Si Alicia et Alice ont « apprécié de découvrir le travail » de leurs camarades hier, peu d’éléments ont filtré sur les œuvres qui seront présentées cette année. « Tous sont restés discrets, note Thierry Mura. Pour ne pas spoiler et aussi par esprit de compétition ! »

« Une journée bien remplie »

Il est 14 h 30. Dans la salle 27, des élèves de Charny Orée de Puisaye, Toucy, Avallon et Auxerre, tous appartenant déjà à un atelier cinéma, se sont réunis par petits groupes pour travailler. Sur la table : un ordinateur portable, des fournitures scolaires et ce qui ressemble à une lampe amovible de bureau.

C’est en fait un des outils qui a permis aux ados de s’essayer au stop motion. "Le cinéma, c’est 24 images par seconde, les unes après les autres, rappelle Jean-Michel Defaut, de l’atelier Canopé 89. Les films d’animation, c’est pareil." Voici ce que donnaient les images :Les élèves ont travaillé avec le contenu de leur sac. Des fournitures suffisantes pour créer un film.

Pour assembler leur sorte de folioscope numérique, les élèves ont dû faire preuve de patience. Bouger un stylo ou une gomme ça et là pour finalement créer la trousse dévoreuse d’objets. Ou plier étape par étape une feuille de papier qui deviendra un avion. "On a mis en scène une souris blanco pourchassée par une paire de ciseaux qui se fait démonter par un tube de colle", sourient Florian et Elvin, en 3e au collège de Charny Orée de Puisaye. "Un bon film, c’est une bonne idée", résume Jean-Michel Defaut.

"On a mis en scène une souris blanco pourchassée par une paire de ciseaux qui se fait démonter par un tube de colle" Elvin et Florian (Élèves de 3e.)

Apparemment, elles se trouvent toutes outre-atlantiques. Xavier Lauprêtre, à la tête des Créacteurs de Puisaye, est venu parler scénario aux élèves. Une séance qui a commencé par une liste.

"Je leur ai demandé ce qu’ils connaissaient comme film ou comme série." Le Seigneur des anneaux, Breaking bad... mais peu de productions locales. "J’ai eu De rouille et d’os, La cage aux folles et Lucy - même si pour moi ce n’est pas un film français !"

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Pourtant, il fallait une bonne culture générale (et avoir écouté Clément Friedrich, réalisateur, et Louise Pagès, assistante réalisatrice également intervenus dans la matinée) pour se mesurer au quiz sur tablette numérique créé sur l’application Guidigo. Un guide des métiers du cinéma était aussi accessible pour renseigner les ados. Voici à quoi ressemble l’interface : Les élèves ont pu tester leurs connaissances et les augmenter sur tablette.

Permettre les échanges d’expérience entre des groupes qui ont du mal à trouver un moment pour discuter lors du Festival de courts-métrages scolaires de l’Yonne : tel a été le déclencheur de ses premières rencontres. L’envie de créer du lien entre les sites, entre les niveaux (notamment pour participer à un passage en douceur de la 3e à la 2nd) et créer des vocations pourront nourrir les prochaines éditions.

"Intégrer des professionnels aux projets était important pour que les élèves puissent se faire une idée sur les métiers du cinéma et développer les ambitions scolaires, souligne Laurence Rauline, professeur de Français à la cité scolaire de Toucy. La ruralité ne les enferme pas : les perspectives sont ouvertes."

Nora Gutting l’Yonne Républicaine